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L’identité : quand les frontières se redessinent | Appel à publication

L’IDENTITÉ : quand les frontières se redessinent
Entre les éthiques de la dynamique individuelle, les constructions sociologiques, les mutations culturelles, les hybridations et les redéfinitions des appartenances sociales.

Appel à publication
Numéro monographique sous la direction d’Ala Eddine Bakhouch, Ph. D
M @ G M @ Revue internationale en Sciences Humaines et Sociales

« Lhomme est à lui-même son propre exil, son propre pays, sa propre énigme » (Edmond Jabès).

Les territoires de l’identité se redessinent sans cesse, au gré des fluctuations historiques, des recompositions sociales et des mobilités contemporaines. Cette dynamique incessante pose la question fondamentale de la permanence et de la transformation des frontières qui délimitent et structurent les appartenances collectives et individuelles.

Ainsi, l’identité, loin d’être une essence figée, s’inscrit dans un processus dialectique où s’articulent continuité et rupture, héritage et métamorphose. Les cadres symboliques et juridiques qui en assurent la reconnaissance sont soumis à des tensions multiples, oscillant entre affirmation souveraine et influences exogènes, entre revendication d’une singularité et intégration dans des ensembles plus vastes.

Les mutations identitaires s’opèrent à l’intersection de logiques plurielles : discursives, politiques, économiques et culturelles. Loin d’une simple redéfinition des contours de l’appartenance, elles relèvent d’une reconfiguration profonde des référents qui structurent les subjectivités et les imaginaires collectifs. Dès lors, interroger l’identité revient à examiner les modalités de son énonciation et de sa reconnaissance, à décrypter les mécanismes d’assignation et d’autodéfinition qui en régissent les dynamiques évolutives.

Entre une approche évolutive et identifiée, confortée par une démarche soit native soit voulue, une identité du genre s’est imposée à égalité au genre binaire. L’identification des variations non pathologiques d’une transmutation génitale et de l’identité de genre avec la reconnaissance des mutations évolutives des orientations sexuelles s’étendent vers un nouveau cadre sociologiquement phénoménologique conduisant toutes les pratiques à se redéfinir quant à leurs cibles médicales et leurs concepts.

Dans ce contexte, la notion de frontière, tant physique que symbolique, se révèle comme un prisme analytique essentiel. Elle ne saurait être réduite à une ligne de démarcation statique, mais s’appréhende comme un espace de négociation, un seuil mouvant où s’entrelacent exclusion et inclusion, altérité et ressemblance. L’identité se joue alors dans cet entre-deux, à la croisée des normes institutionnelles, des représentations collectives et des expériences vécues, façonnant ainsi les multiples facettes du sujet contemporain.

Quest-ce quêtre soi dans un monde en perpétuelle mutation ?

La question de l’identité se situe donc au carrefour des interrogations médicales, sociologiques, philosophiques, anthropologiques et politiques. Tantôt revendiquée comme un ancrage stabilisateur, tantôt perçue comme une construction mouvante et contingente, l’identité ne cesse d’être l’objet de débats et de tensions. Comment comprendre ce double mouvement d’attachement et de redéfinition ?

Loin d’être une donnée immuable, l’identité s’élabore dans un jeu complexe d’interactions, où la mémoire et l’oubli, l’héritage et l’innovation se conjuguent dans une tension permanente. Elle oscille entre la nécessité de s’inscrire dans une continuité historique et la volonté de s’affranchir des cadres préétablis, traduisant ainsi l’ambivalence fondamentale du sujet contemporain. Dès lors, comprendre ce double mouvement suppose d’interroger les processus par lesquels l’individu et les collectivités négocient leur place dans un monde marqué par l’accélération des transformations sociales, la pluralisation des appartenances et l’instabilité des repères symboliques. L’identité apparaît ainsi non comme une substance, mais comme un champ de forces en perpétuelle recomposition, où se cristallisent aspirations, résistances et reconfigurations incessantes.

Redéfinition des frontières, réinvention des appartenances

La globalisation, les migrations, les mutations technologiques et les transformations culturelles tendent à brouiller les repères traditionnels de l’identité. Les catégories fixes cèdent la place à des formes hybrides, des identités plurielles et des affiliations transversales. Cette porosité des frontières identitaires, loin d’être un phénomène nouveau, s’accélère et prend des formes inédites à l’ère du numérique et de l’hypermobilité. L’identité, envisagée comme un champ de tension entre la continuité et la transformation, se déploie à travers plusieurs dimensions.

  • Identité et espace : comment les délimitations géographiques influencent-elles les constructions identitaires ?
  • Identité et mémoire : quelles sont les continuités et les ruptures dans les récits de soi et de la communauté ?
  • Identité et altérité : comment se définir en rapport à l’autre, qu’il soit proche ou lointain ?
  • Identité et performativité : dans quelle mesure l’identité est-elle un processus d’actualisation et de mise en scène ?
  • Identité et nouvelles technologies : comment l’univers numérique redessine-t-il les frontières du soi et de l’intime ?

Dans cette dynamique de reconfiguration identitaire, la langue occupe une place nodale : elle cristallise des appartenances tout en ouvrant des espaces de négociation et de métissage. Selon Benveniste (1966), le langage structure l’expérience du sujet et fonde son inscription dans une communauté discursive. Loin d’être un simple véhicule de l’identité, il en est une matrice, un opérateur de différenciation et de reconnaissance (Bourdieu, 1982). Ainsi, l’identité linguistique oscille entre essentialisation et performativité, entre transmission patrimoniale et reconfiguration contextuelle.

Par ailleurs, la sémantique et la pragmatique du discours identitaire révèlent la tension entre fixité et fluidité. Si la nomination et la catégorisation participent d’une mise en ordre du réel (Saussure, 1916), l’acte de parole engage une redéfinition constante des frontières du soi et du collectif (Austin, 1962). L’identité, en ce sens, se manifeste autant par ce qui est dit que par ce qui est tu, par ce qui est affirmé que par ce qui est contesté. La performativité du discours identitaire, mise en lumière par Butler (1990), montre que l’identité n’est pas une donnée ontologique, mais un effet de discours, un processus toujours inachevé de construction et de réitération sociale.

Dans un monde marqué par la déterritorialisation et l’hybridation culturelle (Appadurai, 1996), l’identité se pense désormais dans une logique de réseaux et d’interconnexions. Les nouvelles technologies, en redéfinissant les modalités de communication et d’interaction, favorisent l’émergence d’identités numériques multiples, fragmentées et souvent contradictoires (Castells, 1996). Ces mutations soulignent la nécessité d’une approche interdisciplinaire pour appréhender l’identité comme un phénomène dynamique, traversé par des enjeux linguistiques, sémiotiques et pragmatiques, où le sujet se construit à l’interface du local et du global, du singulier et du collectif, de l’héritage et de l’innovation.

Une approche interdisciplinaire pour penser les mutations de lidentité

Dans la lignée des travaux de Georg Simmel sur la dynamique sociale, de Stuart Hall sur les identités culturelles ou encore d’Edward Saïd sur laltérité, cet appel à contribution propose une réflexion collective sur les nouvelles modalités d’affirmation et de déstabilisation identitaires.

Les contributions pourront mobiliser des approches variées : analyse discursive et sémiotique, enquêtes empiriques, études de cas historiques ou contemporaines, perspectives sociologiques, linguistiques, philosophiques et anthropologiques. Elles pourront notamment interroger.

  • La persistance ou la dissolution des marqueurs identitaires dans un monde globalisé,
  • Les stratégies individuelles et collectives de revendication ou de négociation identitaire,
  • L’impact des mutations économiques, politiques et technologiques sur les représentations du soi et de l’autre.
  • La performativité du discours identitaire : comment les pratiques langagières, narratives et médiatiques participent-elles à la construction, à la légitimation ou à la contestation des identités ?
  • L’identité et l’imaginaire : quelles sont les représentations mythologiques, littéraires et artistiques qui façonnent les appartenances et les différenciations ?
  • La plasticité des catégories identitaires : dans quelle mesure les concepts de nationalité, d’ethnicité, de genre ou de classe évoluent-ils sous l’effet des transformations sociopolitiques ?
  • L’identité et les affects : comment les émotions – peur, fierté, nostalgie – influencent-elles les dynamiques identitaires et les rapports d’altérité ?
  • La performativité des frontières : dans un contexte de mobilité accrue, quelles sont les nouvelles formes d’inclusion et d’exclusion qui redéfinissent les appartenances ?
  • La matérialité de l’identité : en quoi les corps, les espaces urbains et les objets participent-ils de la mise en scène et de la stabilisation des identités ?

En intégrant ces différentes dimensions, cet appel à contribution ambitionne de proposer une lecture fine et nuancée des mutations identitaires contemporaines, en articulant les enjeux sociaux, sémiotiques et pragmatiques, voire médicaux qui façonnent la subjectivité et le collectif.

Pilotes de recherches

Cet appel à publication s’adresse aux associés et collaborateurs de la revue M@GM@. Ainsi qu’aux chercheurs confirmés et les jeunes chercheurs, doctorants ou docteurs, les chercheurs non académiques et praticiens dans le domaine des sciences humaines et sociales, n’ayant jamais publié avec la revue M@GM@.

Modalités de soumission

Les propositions d’articles (titre et résumé de 1.000 mots maximum) sont à envoyer avant le 31 mai 2025 à l’adresse suivante : magma@analisiqualitativa.com. Les auteurs des contributions retenues seront informés d’ici le 15 juin 2025. Les articles complets devront être soumis avant le 31 octobre 2025.

Modalités de sélection

L’ensemble des textes sera évalué par le Comité scientifique de la revue M@GM@.

Calendrier

Appel à contribution : février 2025.

Envoi des résumés : 31 mai 2025.

Les articles définitifs sont attendus pour le 31 octobre 2025.

Publication prévue des articles retenus : décembre 2025.

M@GM@ Revue Internationale en Sciences Humaines et Sociales ISSN 1721-9809
Observatoire Processus de la Communication – Association Culturelle Scientifique
Périodique électronique fondé et dirigé par le Sociologue Orazio Maria Valastro
Revue enregistrée n.27/02 du 19/11/02 dans le Registre Presse du Tribunal de Catania
Revue scientifique ANVUR Section 14
Rédaction : via Pietro Mascagni n.20, 95131 Catania-Italie
Email : info@analisiqualitativa.com.
Site Web : www.analisiqualitativa.com.

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